Hommage à mon père 

À travers ces mots, je rends hommage à mon père, un homme que l’histoire ne répétera jamais. Un homme au vrai sens du terme, un homme à tout faire, à tout comprendre et à tout maîtriser. Il touchait à tout, savait tout, avançait dans la vie avec un courage qui ne fléchissait jamais , celui des hommes qui ne se plaignent jamais, mais qui construisent, réparent et transmettent.

Mon père, qui a grandi sans père, a tant souffert pour atteindre ce qu’il a atteint. Il a veillé à ne pas dérailler, à réussir, et surtout à nous voir réussir. Sa méthode n’était pas la plus douce, ni la plus juste, mais avec le recul, je comprends qu’elle venait d’un homme qui avait appris à se construire seul, sans modèle, sans guide, mais avec une force rare.Notre relation n’a pas toujours été simple. Malgré les silences et les distances, il restera pour moi une idole, une source d’inspiration et d’admiration. Son savoir-faire, sa sagesse et sa présence ont laissé une empreinte indélébile dans ma mémoire.

Papa, je suis vide sans toi. Je suis seule sans toi. Je suis déboussolée sans toi. Tes conseils me manquent, tes câlins me manquent, ta personnalité dure me manque, même tes coups me manquent. Tu avais tort, mais je comprends aujourd’hui que c’était la seule manière que tu pensais pouvoir me redresser. Tu avais peur, au fond de toi, que je fasse les mêmes choix que toi, parce que tu savais que je te ressemblais beaucoup. Et cette ressemblance, pour toi, portait le poids d’une souffrance que tu ne voulais pas me voir revivre.

Papa, je sais que tu es là. Je sais que tu me lis quelque part. Que tu souris en me voyant reprendre la plume. Je sais que tu veilles sur moi, que tu continues à m’aimer à ta manière, celle que je n’ai pas toujours comprise, mais qui a fait de moi celle que je suis aujourd’hui.

Je m’excuse pour tout le mal que je t’ai fait endurer. Je l’avoue, je n’étais pas la fille facile et gérer une rebelle n’a jamais été une tâche simple. Je sais que tu as dû faire preuve de patience, de fermeté et parfois même de sacrifices que je n’ai pas toujours compris. Aujourd’hui, je réalise combien il a dû être difficile de m’élever, de me guider et de m’encadrer. Je comprends tes enguelades, tes reproches et tes méthodes, même celles que je n’ai jamais appréciées sur le moment.

Depuis ton départ, ma vie a basculé. Ton absence se fait sentir à chaque instant, lourde comme le silence qui nous séparait parfois même quand nous étions ensemble. Elle pèse autant que pesait ta présence, ce poids discret mais rassurant que je ne savais pas toujours apprécier sur le moment.Chaque geste, chaque conseil, chaque reproche me manque et je réalise combien ta présence façonnait mon quotidien, mon équilibre et mon monde intérieur.

Papa, je t’aime. Je ne te l’ai jamais dit. Je n’en ai peut-être jamais eu le courage.Tu me manques. Chaque jour un peu plus. Et à travers ces lignes, je te retrouve. Enfin.

Je n’ai jamais fait le deuil, alors que tu es parti depuis quatre ans. Aujourd’hui, je fais le premier pas. Non pas pour t’oublier, mais pour apprendre à ressentir ta présence autrement. Pour t’entendre sans te voir, te sentir sans te toucher. Pour t’avoir près de moi, peut-être pas ici, mais là où tu es, tout proche, le plus proche possible.

 

Résister pour exister

 

J’ai été victime de harcèlement moral à plusieurs reprises, mais jamais je n’ai laissé passer.

À chaque tentative d’intimidation, j’ai su remettre les choses à leur place et les personnes aussi.

Être une femme ne signifie pas être faible, ni devoir supporter l’inacceptable.

J’ai grandi dans un environnement profondément misogyne, et pourtant, j’ai appris à m’imposer.

Chez moi, à l’école, dans la rue, partout où certains pensaient pouvoir me réduire au silence, j’ai fait entendre ma voix.

Rien ne m’effraie. Et surtout, personne ne m’effraie.